Et si on demandait l'avis des lecteurs...

Bonjour à toutes et tous...
J'aimerais poser une petite question aux lectrices et lecteurs...
Que pensez-vous des romans rédigés au présent ?
Donnez vos arguments, pas juste j'aime ou je n'aime. Vos conseils et impressions sont précieux.
Merci de votre participation...
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Réponses
Bonjour Gwendoline
Le présent donne souvent un rythme plus vif au récit et permet de rendre plus vivaces les émotions des personnages.
Exemple :
Je trouve qu'au présent je ressens mieux l'étonnement.
Mais dans une phrase comme celle-ci :
Je ne vois pas ce que qui peut faire pencher la balance pour le présent ou le passé.
Mais j'ai remarqué que l'utilisation du présent se fait souvent au détriment de la richesse du texte dans les descriptions. Est-ce parce que je n'ai lu de roman au présent qu'écrit par des auteurs maniant mieux les dialogues que les descriptions ?
Je pense que le présent est de mise lorsqu'il y a beaucoup de dialogues intérieurs et de scènes de combats, pour aller "droit au but".
En résumé, passé ou présent, mon cœur balance
)))
Comme tu le décris bien @Enitram , Le présent "booste" l'action d'un récit, tandis qu'il n'apporte rien aux descriptions. Donc un gain dans le 1er cas, bilan neutre dans le second, le tout étant donc globalement positif.
Maintenant comme tu l'as très bien remarqué, les auteurs choisissant le présent (alors que les temps du passé sont normalement les temps du récit) sont les auteurs qui veulent mettre l'accent sur l'action, la vivacité, le côté haché d'une écriture "brute"... ce qui implique, s'ils sont cohérents avec eux mêmes, de ne pas en faire des caisses au niveau descriptions.
Cela n'empêche pas des passages comme :
"Le panorama est a couper le souffle (...) Les sapins qui bordaient la route ont fait place a un décor quasi nu. Les prés alentour sont recouverts d'une belle couche de neige poudreuse, qui scintille de mille reflets bleutés sous un croissant de lune naissant, brillant sur l'horizon sud-ouest. (...) Au loin, d'autres montagnes couvertes de neige offrent un spectacle similaire, tandis qu'en contrebas, une mer de nuages confère a ce lieu une atmosphère féerique, comme si cet endroit nageait sur un océan de coton, qui littéralement enveloppe nos deux fuyards, les isolant du reste du monde (...) La mer de nuages en contrebas bloque la pollution lumineuse, permettant au ciel situe au dessus d'être d'une limpidité cristalline, offrant un belvédère idéal sur notre Galaxie, constellée d'un nombre incalculable d'étoiles, scintillant tels des joyaux dans les ténèbres célestes."
Voilà. De la pure description, entièrement au présent...
Donc comme le dit @Enitram , le choix du passé ou du présent vous appartient
Donc, si je comprends bien, ça dépend aussi du genre du roman... Le présent en priorité pour l'action...
C'est intéressant..
Je te remercie pour ton avis et vais y réfléchir pour la suite....
Alors, l'action est importante et je vois qu'il est aussi possible de faire de très belles descriptions... donc... possible que je m'y mette vraiment....
Merci ;-)
...Les romans, quels qu'ils soient, se vendent toujours mieux avec le célèbre bandeau rouge en bas... dans mon cas, si elles m'éditent, les Nouvelles Plumes pourraient mettre : "Attention jeunes auteurs, danger : lire ce livre vous convertira à la rédaction au présent !"
Décrire au présent ne pose pas plus de problème. Par contre narrer au présent est plus compliqué qu'on ne le pense, déjà parce qu'à force de lire des romans (encore majoritairement écrits au passé), on a pris l'habitude à ce genre de "voix".
Cela dit, je n'ai pas inventé le concept de roman rédigé au présent. Ce genre se développe sous l'influence grandissante du poids de la narration visuelle (cinéma principalement, mais aussi jeu vidéo).
(enfin point de vue de lectrice
Mon plus gros souci a toujours été de gérer ces fameux point de vue sans perdre le lecteur... Un conseil qu'on m'avait donné, respecter un point de vue maxi par chapitre. Qu'en pensez-vous ? Les "mélanger" dans un chapitre ne porte-t-il pas préjudice à la lecture ? Et en tant qu'auteur, quelle est votre pratique et votre ressenti à ce sujet ?
Pour "La Trilogie de Syyrs" (que j'ai pourtant lu deux fois) j'aurais été incapable de décrire la technique utilisée par Myriam, sinon que c'était écrit au passé et que j'étais immergée dans l'histoire en le lisant. Je n'ai jamais été "perdue".
Si je ne me trompe pas Gwendoline utilise la même technique pour "Le Germe Syli", ses chapitres sont plutôt consacré à un lieu qu'à un personnage, et elle ne m'a pas "perdue" non plus .
De "La Fille de Demain", si je suis certaine que la narration est au présent, je n'ai pas conservé de souvenir précis de la façon dont sont traités les PDV, je dirais que nous n'avons que le point de vue de Vincent. (désolée si je me trompe TNK :S ) mais il n'est pas à la première personne du singulier. Incontestablement c'est "La Fille" qui a le rythme le plus vif, ce qui tendrait à confirmer la théorie sur l'utilisation du présent.
Mélanie, je n'ai pas lu "Le Royaume d'Esiah".
Et pour citer un auteur extérieur : "Le Trône de Fer", écrit au passé bien sûr, consacre le chapitre à son personnage "point de vue" en se contentant de mettre son nom en titre de chapitre. Et ça me donne toujours l'impression de suivre de très prés ce personnage. Il y a moins d'incise puisqu'on identifie qui parle et qui pense (je trouve toujours que les incises enlève du naturel et de la vivacité aux dialogues).
Voilà les "ressentis" d'une lectrice sur le temps utilisé et les PDV, si d'autres voulaient bien vous exprimer les leurs vous pourriez peut-être en tirer quelque chose …. ou pas
… .
C'est bien simple : je les gère comme... dans un film (d'ailleurs pour la petite histoire, il m'arrivait souvent - et m'arrive encore parfois de nos jours - d'appeler mon livre "mon film"... ça dit tout, non ?), c'est à dire un point de vue omniscient, même si ce dernier colle en général au personnage principal, si celui-ci est présent dans la scène.
En effet, découpant mon roman comme un film, il m'arrive de présenter ce qui se passe là où mes personnages principaux ne se trouvent pas (un ministère, la rédaction d'un journal...). Bien entendu, dans ces séquences, le point de vue est soit celui d'un personnage précis (la journaliste par exemple), soit un réel point de vue omniscient, comme si une caméra (ou une mouche) avait été témoin d'une certaine scène.
Il m'arrive aussi de changer de point de vue, au cours d'un même chapitre. Exemple : une scène de course-poursuite qui se termine par l'utilisation d'une méthode "peu conventionnelle" ( = du domaine de la SF ) par l'héroïne, ce qui ne manque pas d'être remarqué par les poursuivants. Si durant la plus grosse partie du chapitre nous suivons le point de vue du "héros", embarqué par sa tornade de complice, en cette fin de chapitre, la caméra (j'utilise à dessin se terme...) se fige sur la tête du chef de leurs poursuivants, qui prend conscience de la spécificité de ses proies.
J'ai même un chapitre qui zappe sans cesse entre plusieurs lieux (et donc plusieurs points de vue), utilisant la technique du montage alterné au cinéma. Ca donne des trucs du genre :
Au siège des Nouvelles Plumes, Karine s'assoit à son bureau, se connecte sur le forum et va lire ce que les forumeurs ont bien pu écrire depuis la veille.
- Milo ? C'est une blague ?
Aux Nouvelles Plumes, le téléphone sonne également. Karine décroche :
- Madame, c'est l'imprimerie... nous avons un problème...
- Milo... vous savez, l'enfant du Royaume d'Esiah... il s'est enfui du roman de Mélanie, alors qu'il était encore sous presse !
- Mélanie, aide-moi !
La voix terrifiée de l'enfant serre le coeur de la jeune femme.
- Tranquille, Milo. Ne bouges pas, je viens te chercher...
Par contre, je peux t'assurer que présent et PDV multiple, ça marche très bien (mais ça marche encore mieux en cas de PDV interne, j'en conviens).
Enfin je plussoie au sujet des incises et verbes de dialogue : évitez les au max !
Je reprends mon exemple ci-dessus. Préférez-vous :
1)
Aux Nouvelles Plumes, le téléphone sonne également. Karine décroche :
- Karine, Nouvelles Plumes j'écoute...
Une voix angoissée au bout du fil :
- Madame, c'est l'imprimerie... nous avons un problème...
- Quoi ?
- Milo... vous savez, l'enfant du Royaume d'Esiah... il s'est enfui du roman de Mélanie, alors qu'il était encore sous presse !
ou
2)
Aux Nouvelles Plumes, le téléphone sonne également. Karine décroche :
- Karine, Nouvelles Plumes j'écoute... lance la jeune femme d'une voix douce mais ferme.
- Madame, c'est l'imprimerie...lâche alors une voix angoissée, nous avons un problème...
- Quoi ? s'exclame Karine, étonnée.
- Milo... vous savez, l'enfant du Royaume d'Esiah... il s'est enfui du roman de Mélanie, alors qu'il était encore sous presse ! Répond l'imprimeur, en proie à un stress intense.
C'est clair, non ?
Alors je vais essayer le présent et si effectivement, je me sens bloquée ou frustrée, je retournerai au passé...
Pour répondre à la question précédente d' @Enitram , ma fille de demain est clairement dans la catégorie point de vue omniscient (PDV également appelé focalisation zéro), car je décris - quand je le juge nécessaire - les pensées de plusieurs personnages. Tour à tour, on "entend" Caillean, Vincent, Vanessa, Yann, Jennifer, Frank et la conductrice de taxi penser (et je dois en oublier dans la liste). On n'est donc pas dans l'esprit d'un seul personnage, même si on vit principalement l'aventure aux côtés de Vincent.
Personnellement, je trouve que ce PDV - avec la focalisation externe, qui là est plus "cash" - se rapproche le plus du cinéma, tout en faisant une place aux spécificités de la littérature (notamment l'accès aux pensées non dites des personnages).
Oui, c'est ça. Commence par écrire comme tu le sens, fais-toi relire par des amis (ou des lecteurs NP), et écoute les avis fondés.
Personnellement, je sais que j'ai commencé à écrire au passé (parce qu'à l'école on t'apprend que les temps du passé sont les temps du récit...), mais que plusieurs betalecteurs m'ont dit que, même si mon passé était grammaticalement juste, il sonnait faux dans mon style.
Tenant compte de cette remarque, j'ai donc essayé le présent d'abord sur un seul chapitre - déjà écrit, mais au passé : le gain était considérable. J'ai donc appliqué le traitement à l'intégralité de mon manuscrit. Le résultat vit peut-être ses dernières heures en mode éval ici même...
S'il n'aimait pas ce qu'il produit, bref s'il n'écrivait que pour le fric et que cette activité lui pesait, il aurait déjà depuis longtemps pu s'arrêter et vivre peinard de ce qu'il a accumulé... preuve qu'il fait ce qu'il aime et ce qu'il aime le fait vivre. Que demander de mieux ?